Depuis fin mars, l’hydroxychloroquine pouvait être prescrite à titre dérogatoire à l’hôpital. L’administration de ce médicament dérivé de l’antipaludéen chloroquine était uniquement autorisée pour les patients gravement atteints du Covid-19 et sur décision collégiale des médecins.
Mardi dernier, le Haut conseil de la santé publique (HCSP), saisi par le ministre de la Santé Olivier Véran, avait recommandé de « ne pas utiliser l’hydroxychloroquine dans le traitement du Covid-19 » hors essais cliniques, que ce soit seule ou associée à un antibiotique. Le même jour, l’Agence du médicament (ANSM) a annoncé avoir « lancé » la procédure de suspension « par précaution » des essais cliniques évaluant l’hydroxychloroquine chez les patients atteints de Covid-19.
Ces avis ont été émis à la lumière d’une étude parue dans The Lancet. La prestigieuse revue médicale a pointé l’inefficacité et les risques de ce médicament, promu en France par le professeur Didier Raoult, ainsi que dans plusieurs pays, notamment par les présidents américain Donald Trump et brésilien Jair Bolsonaro.
La publication de cette étude, la semaine dernière, a aussi incité l’Organisation mondiale de la santé (OMS) à suspendre les essais cliniques qu’elle mène avec l’hydroxychloroquine dans plusieurs pays, par précaution.
Le médicament, commercialisé sous le nom de Plaquénil en France, fait partie des nombreux traitements testés depuis le début de l’épidémie de coronavirus. Il est par ailleurs prescrit pour lutter contre des maladies auto-immunes, le lupus ou la polyarthrite rhumatoïde.
Le décret paru au Journal officiel le mercredi dernier, met également fin à la prescription hors essais cliniques contre le Covid-19 du médicament associant lopinavir et ritonavir, deux antirétroviraux, pointé par l’ANSM pour ses risques cardiaques. Médicament commercialisé en France sous le nom Kaletra.