Dans le cadre de la lutte contre les changements climatiques en Afrique, une attention particulière est portée sur l’implication des femmes, notamment celles vivant sur le littoral, qui subissent de plein fouet les effets dévastateurs de ce phénomène.
Le mercredi 11 septembre, l’Association Togolaise des Journalistes Engagés sur l’Environnement (ATJ2E), en collaboration avec l’association FEDIA (Familles Engagées pour le Développement Inclusif en Afrique), a organisé un atelier de formation à Lomé pour sensibiliser les professionnels des médias à l’importance du rôle des femmes dans cette lutte cruciale.
On sait que l’Afrique est particulièrement vulnérable aux effets des changements climatiques, avec des impacts sévères sur les femmes, qui se retrouvent souvent en première ligne. D’ailleurs, selon les Nations Unies, les femmes ont 14 fois plus de risques de mourir lors de catastrophes climatiques que les hommes. Cette vulnérabilité est exacerbée par leur dépendance aux ressources naturelles, souvent affectées par les crises environnementales.
Malgré cette réalité, les reportages environnementaux et climatiques ne mettent pas suffisamment en lumière cette “injustice climatique”. Afin de pallier ce manque, cette formation vise à sensibiliser les journalistes à cette problématique et à les outiller pour produire des reportages centrés sur l’implication des femmes dans la gestion des crises environnementales.
« C’est une fierté énorme de voir la présence des journalistes qui ont suivi cet atelier de formation sur les questions de l’environnement parce que nous savons que c’est une question qui est d’actualité et si on n’agit pas très vite, on risque de ne pas laisser un monde meilleur à nos enfants dans l’avenir », s’est réjoui M. Sandro Agbeli, Chef de projet à FEDIA
L’objectif global est de renforcer les compétences des journalistes dans le traitement de l’impact des changements climatiques sur les femmes et de documenter les initiatives portées par ces dernières pour atténuer et s’adapter à ces phénomènes.
« Nous voulons emmener les journalistes à beaucoup plus tourner le regard vers des femmes qui subissent les effets pervers des changements climatiques et qu’au travers de leur professionnalisme, traiter les informations afin que ces femmes puissent trouver beaucoup plus de solutions à leur situation et que leurs voix soient véritablement portées au niveau des décideurs », indique M. Hector Nammangue, Président de l’Association Togolaise des Journalistes Engagés pour l’Environnement (ATJ2E).
Les discussions ont notamment porté sur les défis auxquels les femmes font face dans les zones rurales et côtières, les stratégies d’adaptation qu’elles mettent en place, et le rôle des médias dans la promotion de ces initiatives.
« Nous avons plusieurs défis, la sécurité alimentaire, les inégalités genre auxquelles nous faisons face, les questions foncières auxquelles nous faisons face parce que la femme d’ores et déjà n’a pas accès à la terre. Vous savez que les politiques font leur part, mais nous demeurons toujours très en retard par rapport aux réalisations pour soulager le quotidien de la femme rurale. Malgré les difficultés, nous nous concertons par rapport aux actions comme les caisses d’épargnes qui nous appuient dans nos communautés et qui constituent un soulagement pour les femmes », a confié Madame Christelle Koffi Akakpo, Agricultrice et Présidente des Jeunes Agriculteurs de la Région Maritime.
« FEDIA intervient sur plusieurs thématiques. Il y a la santé, le développement des enfants et des femmes. Il y a également l’environnement et nous sommes là aujourd’hui sur l’environnement. FEDIA s’est engagée depuis plusieurs années à soutenir les femmes sur le terrain parce que les actions que mènent les femmes concourent au développement de notre pays et elles sont plus dans des domaines qui touchent à l’environnement, la culture, le maraîchage et autres. C’est pour ça que FEDIA a décidé d’aller vers elles pour les accompagner à adopter les nouvelles pratiques qui leur permettront de ne pas trop déroder notre écosystème », a renchéri M. Sandro Agbeli.
Au Togo, il y a encore du chemin à faire en ce qui concerne les récits vis-à-vis des changements climatiques. « Nous sommes dans une urgence. La planète est en train de subir véritablement les actions anthropiques et aujourd’hui le journalisme a encore du chemin à faire. C’est de notre devoir d’inciter nos confrères et consœurs à être beaucoup plus engagés dans nos productions dans notre traitement d’information sur l’aspect climatique en général et la gent féminine en particulier », a ajouté le Président de l’ATJ2E.