Au petit ‘Village des Bénéficiaires du FNFI’, niché au cœur de la Semaine Africaine de la Microfinance, une femme du nom de Dame Assigbe Eya Ametowoyona. Commerçante, elle réside dans une localité d’Agoè Assiyéyé, un endroit paisible où la vie était simple mais malheureusement difficile et insupportable. Son histoire allait bientôt prendre un tournant extraordinaire grâce au Fonds National de la Finance Inclusive (FNFI).
Dame Eya se souvient de la première fois où elle a entendu parler du FNFI. C’était en 2019. On lui avait expliqué que c’était une opportunité pour améliorer sa vie, pour sortir de la précarité qui la guettait. Elle fut associée à un groupe de six femmes, toutes avec des rêves et des espoirs similaires.
Pour elles, ces fonds représentaient un moyen de réduire le risque constant de la pauvreté. C’était comme une bouffée d’air frais, une lueur d’espoir dans leurs vies.
« On nous a parlé du FNFI et on nous a associé par groupe de 6 femmes pour bénéficier de ce fonds. Pour nous, ces fonds étaient une aide pour réduire le risque élevé de pauvreté », a confié Dame Eya à la rédaction de TDN.
Les débuts modestes avec 30.000 FCFA
Avec 30.000 FCFA en main, Dame Eya s’est lancée dans cette aventure. En six mois, elle devait rembourser le prêt initial, et elle l’a fait. Mais ce n’était que le début. Le FNFI augmenta progressivement la somme qu’elle pouvait emprunter, d’abord à 40 000 FCFA, puis à 50 000 FCFA, et ainsi de suite.
« Je suis partie prendre 30.000 FCFA et en six (6) mois il faut solder. Après ce solde de prêt, la mise est augmentée de 40.000 FCFA puis 50.000 FCFA », se rappelle-t-elle.
Elle se souvient de l’introduction du produit “Nkodédé” (progrès, ndlr) qui a ouvert de nouvelles portes. Avec ce produit, elle a eu accès à des fonds allant de 100 000 FCFA à 1 000 000 FCFA. Ce qui signifiait qu’avec ses modestes 30.000 FCFA de départ, elle avait désormais la possibilité de toucher jusqu’à 2.000.000 FCFA.
La transformation de sa vie et de sa famille
Dame Eya, mère de quatre (4) enfants, se trouvait souvent seule à subvenir aux besoins de sa famille, car le travail de son mari n’était pas régulier. Elle devait prendre en charge les frais de scolarité de ses enfants et faire en sorte que tout le monde ait de quoi manger.
Avec l’aide du FNFI, elle a pu acheter des sacs de maïs, de mil et de sorgho, et les transformer en bouillie de différentes variétés. Elle a également commencé à produire et transformer de grandes quantités de noix de palme prêtes à être utilisées pour la cuisson de délicieuses sauces.
« J’ai payé des sacs de maïs, mil et sorgho que je transforme en bouillie akassa, aklui et bien d’autres. Je produis également la noix de palme prête pour la cuisson de sauce », se réjouit-elle.
Avant de devenir bénéficiaire du FNFI, la vie de Dame Eya était bien plus difficile. Elle avait l’habitude d’acheter ses marchandises à crédit, mais les fournisseurs exigeaient des taux d’intérêt exorbitants. Ce système laissait place à des dettes en constante augmentation, pesant sur sa famille.
Le FNFI pour l’Inclusion financière des femmes rurales
Avant son premier prêt FNFI en 2019, Dame Eya travaillait comme productrice et vendeuse de poissons fumés. Cependant, l’épaisse fumée était devenue insupportable. Elle a donc choisi de se reconvertir en commerçante de produits transformés à base de maïs, de mil et de sorgho.
Les produits locaux qu’elle proposait ont rapidement conquis les clients. Pratiques et de qualité, ils se vendaient comme des petits pains. « Je reçois des commandes de la part des gens de la diaspora. Ils passent leurs commandes que nous leur expédions après productions », a-t-elle ajouté.
L’histoire de Dame Eya n’est pas unique. De nombreuses femmes rurales à travers le monde, en particulier dans les régions rurales défavorisées, font face à des défis économiques et sociaux importants. Le FNFI leur offre une opportunité d’inclusion financière en leur donnant accès à des produits financiers pour investir dans des Activités Génératrices de Revenus.
Grâce au FNFI, Dame Eya a pu développer son entreprise de transformation de produits céréaliers. Aujourd’hui, elle est autonome, indépendante et a radicalement amélioré la vie de sa famille. Son histoire est un exemple inspirant de ce qui peut être accompli grâce à l’inclusion financière.
Vision, missions et stratégie du FNFI
La vision du Fonds National de la Finance Inclusive, telle que convenue et entendue par l’ensemble des acteurs de mise en œuvre est d’intégrer solidement le Fonds national de la finance inclusive (FNFI) dans le paysage financier et le faire reconnaitre au plan national et international comme l’institution par excellence de la promotion de la finance accessible à tous, surtout pour les plus pauvres, à travers de solides partenaires, Prestataires de Services Financiers diversifiés et pérennes.
La mission du FNFI est de renforcer les capacités financières et opérationnelles des Prestataires de Services Financiers décentralisés afin de satisfaire de façon permanente, les besoins de produits financiers de proximité exprimés par les individus et les communautés n’ayant pas accès à des services financiers classiques.
La stratégie globale du FNFI est déclinée en axes stratégiques qui sont les piliers centraux autour desquels la vision globale sera mise en œuvre. Ces axes stratégiques sont au nombre de trois (3) :
Axe stratégique 1
Promotion d’une offre pertinente de finance inclusive et soutien à la mise en place des produits innovants et adaptés à travers des appuis institutionnels aux PSF partenaires, (institutions de microfinance, banques et autres) en vue du renforcement de leurs capacités
Axe stratégique 2
Mise à disposition des PSF, de ressources adaptées sous forme de lignes de crédit à des conditions bonifiées permettant l’offre de produits aux bénéficiaires à des conditions rentables pour eux, tout en préservant la pérennité des institutions financières ;
Axe stratégique 3
Appuis pour la mise en place de mécanismes professionnels de garantie : Mécanisme de garantie au profit des PSF intervenant dans les zones à risques importants, Fonds de facilitation au profit des banques en vue du refinancement des IMF.
