Au Togo, la vindicte populaire peut conduire derrière les barreaux. La police togolaise a procédé à l’interpellation de cinq présumés auteurs d’un acte de lynchage à Lomé le 4 novembre dernier.
Cette interpellation fait suite à une enquête beaucoup plus approfondie menée par le Commissariat de Police de Hedzranawoé. Les suspects, identifiés comme T. Fadil (18 ans), apprenti soudeur ; S. Abdoul Mossowil (20 ans), apprenti mécanicien ; Agbé (24 ans), apprenti peintre auto; A. Yao Pierre alias Chinois (32 ans), cuisinier et A. Kodjovi (34 ans), menuisier, ont été arrêtés après qu’une vidéo amateur, captée lors de l’agression, a permis de reconstituer les faits.
Selon les premières analyses, la victime, T. Roger, un jeune maçon de 25 ans, aurait été surpris en plein vol d’un casque moto. Cet acte, bien que répréhensible, a entraîné une réaction d’une violence inouïe. Au soir du 1er novembre, T. Roger aurait été capturé par les occupants d’un garage qui, au lieu d’alerter les autorités, ont choisi de le punir eux-mêmes.
Ligoté contre un camion, le jeune homme a été brutalement malmené, aspergé de gasoil, et laissé sans vie, une scène filmée par certains spectateurs, dont A. Yao Pierre alias Chinois et A. Kodjovi, qui se sont abstenus d’intervenir ou d’appeler au secours. Les suspects, actuellement en détention, sont en attente de leur comparution pour répondre des accusations de meurtre.
Cette interpellation relance le débat sur les dérives des « justices populaires » dans les quartiers urbains de Lomé. La police appelle à la vigilance et encourage les citoyens à collaborer avec les forces de l’ordre dans des situations similaires, plutôt que de prendre la justice entre leurs propres mains.
