Le Togo va bientôt mettre fin à l’utilisation bols-mesures et la vente en tas dans son système de commercialisation des produits agricoles et céréaliers. En effet, comme tout produit agricole, les céréales sont achetées par les bonnes dames aux agriculteurs puis revendues majoritairement, par celles-ci aux consommateurs.
Mais au Togo, l’unité de mesure des produits céréaliers n’est pas le kilogramme mais « le bol » car c’est ce dernier qui permet de transvaser les céréales depuis le sac du producteur dans le sac de l’acheteur.
Le Togo veut donc rentrer dans le mouvement du système international d’unités (SI) de mesures dans la vente des produits et services. Le ministère en charge du commerce a entamé une campagne de sensibilisation à cet effet. Des acteurs ont été sensibilisés contre l’utilisation des instruments de mesure non conventionnels.
Les bols-mesures, porte ouverte pour des pratiques déloyales
Selon le ministre du Commerce et de la Promotion de la Consommation locale, les bols-mesures, constitueraient une porte ouverte pour des pratiques déloyales, pénalisant les producteurs et les consommateurs.
Ceci dit, l’entrée en vigueur d’unités internationales de mesure s’impose. Elle nécessite la sensibilisation des populations, l’incitation à l’importation par les opérateurs économiques d’instruments de pesage adaptés aux conditions d’utilisation et la vulgarisation de ces instruments.
« L’utilisation des bols-mesures au Togo, instruments de mesure non conventionnels, devra nécessairement disparaître. De même, la vente en tas doit être délaissée en faveur de la vente au poids par l’utilisation des instruments de mesure conventionnels tels que les balances et les bascules. Ce qui permettra de réduire entre autres les conflits nés des procédures de mesurage ou des quantités mesurées, d’assurer la garantie publique dans les transactions qui se font au poids, de protéger les producteurs et les consommateurs afin d’établir la confiance entre le vendeur et l’acheteur », a déclaré Abé Talime, Secrétaire général au ministère du commerce.
Un système favorisant la triche chez l’agriculteur et le consommateur
Les agriculteurs et les consommateurs sont les premières victimes de ce système de jeu de bols-mesures. L’unité de bol n’est pas équivalent dans tout le pays et les malhonnêtes commerçant.e.s s’en servent pour s’enrichir dans le dos des paisibles citoyens.
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Ainsi, celles qui veulent faire beaucoup de bénéfices en ont plusieurs. Elles possèdent un grand bol, faisant souvent l’équivalent de 4 kg qu’elles emmènent avec elle pour acheter directement chez l’agriculteur et un plus petit d’environ 2,5 kg (voir inférieur) pour vendre aux consommateurs sur le marché. Or le bol standard est considéré comme ayant une contenance de 2,5 kg.
Ainsi, elle triche chez le premier en le payant pour un nombre de bol inférieur à celui standard et, lorsqu’elle est au marché elle va augmenter ses bénéfices en utilisant un petit bol en plus d’ajouter sa marge liée au transport. À cause de ce petit jeu de bol, les agriculteurs en plus de se voir imposer le prix de leurs marchandises subissent la triche de la commerçante.
Rappelons que le Togo a validé l’instauration du système international d’unités par la mise en œuvre du document de l’ « étude de faisabilité pour l’instauration du système international d’unités au Togo » depuis 2019 afin de se conformer aux règlements de l’Union économique et monétaire Ouest africaine (UEMOA), qui a institué ce système de métrologie dans ses états membres.


