Cerelac : alerte sur un vrai danger pour la santé des enfants

Du sucre ajouté dans des conserves destinées aux enfants en Afrique

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Une ONG suisse, Public Eye, a publié mardi 18 novembre un rapport accusant Nestlé d’écouler sur plusieurs marchés africains des céréales pour nourrissons contenant davantage de sucre que les produits équivalents vendus dans les pays riches. L’organisation dénonce ce qu’elle considère comme une politique nutritionnelle à deux vitesses. Le groupe agroalimentaire rejette fermement ces allégations, qu’il juge trompeuses et erronées.

Avec l’appui d’associations africaines, Public Eye affirme avoir prélevé et analysé près d’une centaine de références Cerelac, la gamme de céréales instantanées pour bébés de Nestlé. Les résultats obtenus en laboratoire montreraient que, contrairement aux produits commercialisés en Europe, la quasi-totalité des versions vendues sur le continent africain renfermeraient des quantités importantes de sucres ajoutés.

Selon l’ONG, une portion moyenne de ces céréales contiendrait environ six grammes de sucre ajouté, un niveau deux fois plus élevé que celui mesuré sur le marché indien, pourtant l’un des plus importants pour Cerelac. Reuters précise qu’elle n’a pas été en mesure de confirmer ces données de manière indépendante.

De son côté, Nestlé assure respecter largement les seuils du Codex Alimentarius, la référence internationale en matière de normes alimentaires. La multinationale insiste également sur le fait qu’une partie des sucres retrouvés provient naturellement des ingrédients tels que les céréales, le lait ou les fruits, et ne peut donc être assimilée à des sucres raffinés ajoutés.

Public Eye avait déjà mis en lumière des pratiques similaires en avril 2024, accusant l’entreprise d’ajouter du sucre dans certains produits destinés aux pays à faibles revenus, notamment en Inde, alors que les équivalents européens n’en contenaient pas. Ces révélations avaient entraîné une enquête des autorités indiennes chargées de la sécurité alimentaire.

Le nouveau rapport recentre la critique sur le continent africain. Dans une lettre ouverte datée du 17 novembre, l’International Baby Food Action Network (IBFAN), accompagné de 19 organisations issues de 13 pays africains, du Maroc à l’Afrique du Sud, a appelé Philipp Navratil, patron de la branche nutrition de Nestlé, à mettre un terme à ce qu’elles qualifient de pratique discriminatoire concernant les sucres ajoutés dans les aliments pour bébés.

Nestlé réfute catégoriquement l’existence d’un traitement différencié. Dans sa réponse, le groupe affirme appliquer les mêmes exigences nutritionnelles sur tous ses marchés et souligne que les enfants, où qu’ils vivent, doivent être considérés de manière équivalente. L’entreprise indique par ailleurs accélérer la mise à disposition de recettes sans sucres ajoutés, déjà présentes selon elle dans 97 % de ses marchés. L’objectif affiché est d’atteindre une couverture totale d’ici la fin de l’année 2025.

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