VBG : l’Eglise Evangélique Luthérienne du Togo se mobilise pour les 16 jours d’activisme

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Le Togo est de plein pied dans la campagne nationale de lutte contre les violences basées sur le genre (VBG). Le département des femmes de l’Eglise Evangélique Luthérienne du Togo (EELT) en partenariat avec la Fédération Luthérienne Mondiale, n’est pas du reste.

Conduit par le pasteur Barthélémy Yayoune, le département a organisé une tournée de sensibilisation sur la thématique dans la localité de Yobo Sedzro. Cette rencontre a rassemblé plus de 30 participants dont des femmes, des jeunes filles et des hommes dont les acteurs religieux.

Pasteur Barthélémy Yayoune

En effet, la problématique mondiale des VBG affecte des millions de femmes et de filles. Au sein de nos communautés africaines, cette problématique est très sensible et requiert une attention particulière. De nos jours, malgré les efforts de nos dirigeants locaux, le mal persiste toujours et tous les acteurs surtout religieux doivent aussi contribuer à la réduction et l’éradication de ce mal qui freine le développement social et économique de notre communauté.

C’est dans cette optique que le projet des 16 jours d’activisme des femmes de l’Eglise Evangélique Luthérienne du Togo ayant pour thème DIGNITE et LIBERTE vient à point nommé contribuer à renforcer l’éducation surtout des femmes sur leurs droits en vue de leur fournir des ressources et un soutien pour faire face aux situations de Violences Bases sur le Genre mais aussi les hommes et les leaders des communautés, acteurs religieux afin que la lutte soit effective et que l’impact soit visible au sein de nos communautés.

Dr Charlotte lors de sa présentation

Dans sa présentation, Dr PASGO Charlotte, Pharmacienne est revenue sur la définition de ce qu’est la violence et les types de violences et les cas pratiques d’exemples. « La violence se définit comme l’usage de la force physique ou non pour dominer, détruire ou endommager l’autre sexe », a expliqué Dr Charlotte. Quant aux types de violences, elle a énuméré les violences sexuelles, psychologiques, socio-économiques, harcèlements, etc.

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« Nous avons encouragé nos mamans à pouvoir prendre conscience de l’existence de ces différents types de violences au quotidien et comment se faire aider quand on se retrouve dans une telle situation », a ajouté Dr Charlotte.

L’atelier a été couplé d’une sensibilisation éducative de masse scolaire des élevés du Collège d’Enseignement Général de Yobo Sedzro. Ces participants seront les relais et les points focaux sur lequel le département des femmes s’appuiera désormais pour la suite de la lutte contre les VBG.

« L’initiative est louable puisque le sujet est tabou dans la sphère de l’Eglise. Nous avons parlé à nos jeunes sœurs du collège. Le fait qu’elles soient dans un village lointain en train de fréquenter, ne définit pas leur avenir mais ce sera par leur travail acharné qu’elles pourront dire non aux violences », a-t-elle indiqué.

Photo de famille avec les élèves

« Aujourd’hui ils nous ont parlé de la violence et je comprends qu’en tant que jeune fille, il faudrait que nous puissions parler le message au niveau de nos parents. En ce qui me concerne en tant qu’élève, je pense que nous avons une seule obligation, éviter des compagnies nuisibles, se protéger et au mieux s’abstenir des relations sexuelles. Nous devons être acteurs de la promotion de la non violence », a confié Claudine, élève au CEG Yobo Sedzro.

M. Têtê ETIKO

Après sa présentation, s’en est suivi un temps d’activités en petits groupes coordonné par Têtê Etiko. Les participantes se sont exprimées sur les réalités qu’elles ont vécues au quotidien en ce qui concerne les formes de violences. Une cellule locale d’écoute a été mise en place afin de venir en aide aux personnes victimes des VBG dans la communauté.

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VUe partielle du groupe des hommes lors des ateliers

« Je suis de ceux qui exercent les violences sur les femmes. Je ne vais pas le nier, je lève parfois la main sur ma femme à la maison. Mais avec cette rencontre de sensibilisation, je suis certains que cela va s’arrêter et je serai le porte flambeau de cette bonne nouvelle auprès de mes pairs », a confié Koffi, participant à la rencontre.

Il faut rappeler que le poids de la culture patriarcale et la sous informations sur les mesures de lutte contre les violences basée sur le genre au niveau local sont l’une des causes majeures de ce fléau. Les effets de ce phénomène se manifestent de manière palpable au sein de nos communautés surtout rurales par l’accès limité des femmes aux terres cultivables, également par la faible participation des femmes au processus décisionnel de la communauté, ensuite le faible taux de scolarisation de la jeune fille et le mariage des mineurs et forcé toujours d’actualité dans certaines localités.

A travers cette sensibilisation, l’objectif de l’EELT est de restaurer la dignité de la femme/fille et réduire les cas de violences du genre de nos communautés religieuses.

Ceci consiste principalement à informer les femmes et les jeunes filles du corps de Christ sur leurs droits et les ressources traditionnelles et juridiques disponibles pour la lutte contre la VBG au Togo qui les protègent, informer la communauté sur les différentes formes de violences basées sur le genre et leurs impacts sur le développement de la communauté, encourager l’implication des hommes, des leaders religieux et des jeunes dans la lutte contre la VBG au sein de nos communautés, mettre en place des cellules de soutien pour les victimes de VBG, incluant l’appui psycho-spirituel des pasteurs et bureau des femmes et des services et conseils juridique.

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