Togo : voici pourquoi le prix unitaire de l’œuf a augmenté sur le marché

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Partout, les consommateurs sont unanimes à se plaindre. Le prix unitaire de l’œuf varie entre 150 et 200 FCFA. Quant au plateau, il varie de 2500 à 3000 FCFA.

Contactée par nos confrères de La Nouvelle Tribune, l’Association nationale des producteurs avicoles du Togo (ANPAT) donne deux raisons principales qui motivent cette augmentation des prix des œufs.

« D’abord, il y a le coronavirus. Depuis le début de la pandémie, nous avons beaucoup de difficultés. Les commandes de poussins qui ont été effectuées par les éleveurs ne sont pas livrées, parce que les frontières sont fermées. Et même quand certaines commandes arrivent, c’est en quantité insuffisante. Or, actuellement, les poules pondeuses ont pris de l’âge et il faudra les remplacer par de nouvelles pondeuses, d’où les commandes des poussins que nous élevons jusqu’à ce qu’ils soient aptes à pondre. Et voilà que nous avons des difficultés dans les commandes en raison du coronavirus qui a fortement impacté la filière », explique Claude Kodjo Koami, président de l’ANPAT.

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« L’autre raison est relative à la flambée du prix du maïs sur le marché. Vous savez que le maïs entre dans les éléments de consommation des pondeuses. Tout cela a des coûts que nos éleveurs supportent difficilement, surtout avec la crise que nous traversons. Actuellement, la demande d’œufs est plus forte que l’offre. Et le taux de ponte est très bas, puisque les éleveurs doivent remplacer les vieilles pondeuses qui n’arrivent plus à suivre le rythme et la moyenne normale », poursuit le président de l’ANPAT.

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« Les prix actuellement en vigueur et qui varient entre 2500 et 3000 FCFA (selon les œufs et les pondeuses), resteront en vigueur jusqu’à six mois au moins. Ça pourrait aller au-delà de six mois si la situation sanitaire reste la même avec la fermeture des frontières, et la flambée du prix du maïs aussi », prévient Claude Kodjo Koami, président de l’ANPAT.

« C’est pour cela que nous continuons de réfléchir à notre niveau, ensemble avec la Coordination togolaise des organisations paysannes, pour un appui à la production avicole afin d’amoindrir ces chocs. L’œuf est un aliment complet et très sollicité. », fait-il savoir.

« Le prix du maïs a augmenté sur le marché, ce qui explique aussi une flambée des prix au niveau des provendes », affirme Emile Alaba chez le confrère AgriDigitale.

« Je suis dans la production des œufs il y a pratiquement plus de 20 ans et il faut dire que cette année est une année exceptionnelle. Le Togo n’a pas de parentaux et tous les poussins et œufs à couver sont importés de l’extérieur. Avec Covid-19, aucun avion ne venait et donc depuis février-mars, aucun poussin n’est rentré au pays. Et c’est à partir du mois d’octobre qu’on a eu une petite ouverture. Malheureusement, la grippe aviaire a surgi, ce qui a impacté fortement la filière », renchérit auprès de notre confrère, Dr Kossi Mabalo, promoteur d’une ferme.

A en croire le président de l’Interprofession avicole du Togo (CIFA-TOGO), Sinko Banakinao, depuis février 2020, aucun éleveur n’a pu importer des poussins, alors qu’ils ont été obligés de vendre pendant les fêtes de fin d’année. Facteurs environnementaux De l’avis de certains experts dans le domaine de l’environnement, cette situation est aussi due à la variation de température qui agirait sur le système endocrinien qui contrôle le métabolisme, la croissance et la reproduction des volailles. « 2020 a été catégorisée comme l’année la plus chaude jamais enregistrée sur notre planète. Elle a, à cet effet, occasionné d’énormes dégâts climatiques sur les cultures de céréales notamment le soja et le maïs, premières matières qui entrent dans la nutrition des volailles », indique le confrère Vert-Togo.

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Toujours selon cette source qui cite le directeur exécutif de l’ONG ASDI, Hervé Tchassi, la hausse des prix des œufs est due en grande partie au réchauffement climatique qui a énormément agi sur les productions agricoles au sud du Togo.

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« Au Centre d’excellence régional sur les sciences aviaires (CERSA) de l’Université de Lomé des expérimentations ont d’ailleurs révélé qu’une augmentation de température de plus de 10°C réduit de 5 grammes environ le poids des œufs. Quant à la production de viandes, le directeur du CERSA, Kokou Tona, qui a conduit cette expérimentation, a indiqué qu’il faut pratiquement six (06) mois dans les mêmes conditions pour avoir un poulet d’un kilogramme ; ce qui est assez faible en termes de productivité », rapporte le confrère.

Le Togo dépend essentiellement de l’extérieur dans l’importation des poussins et des parentaux. La fermeture des frontières aériennes et terrestres est un coup dur pour la filière avicole.

Avec La Nouvelle Tribune

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